Sarajevo

Nous pénétrons dans la ville du côté du stade, reconverti en cimetière... L'étendue de milliers de pierres tombales nous calme de suite... Un homme nous propose de loger chez lui pour 30 DM la nuit pour deux, marché conclu, il a l'air sympathique et nous bichonne bien, trop content de se faire un peu d'argent. Nous passons deux jours à Sarajevo. Le centre ville est très vivante, avec de nombreuses rues piétonnes où se bousculent des terrasses, des magasins à touristes, des hordes de jeunes très-à-la-mode, de jolies minettes qui font de l'oeil aux nombreux militaires, les plus âgées qui jouent aux échecs, les pigeons qui grouillent dans tous les sens, le tout surplombés de nombreux minarets. Dans cette ambiance musulmane, les petits restos à kebab prolifèrent. La ville est sillonnée de trams tous plus colorés les uns que les autres, mais dès qu'on s'éloigne un peu de ce centre plutôt pimpant, les traces de la guerre sont visibles, pas assez visiblement vu que des gens ont peint en rouge les impacts d'obus sur les pavé : les "roses de sarajevo".
 
 
La Bosnie est un pays qui a reçu une forte influence allemande. La monnaie locale, le KM (mark convertible) est équivalente au DM (deutsch mark); côté voitures, la golf domine largement, les bâches des camions font de la publicité... pour des firmes allemandes bien entedu. 
L'ambiance de la ville ne semble pas des plus saines. La désorganisation ambiante semble cacher une organisation souterraine qui régie l'ensemble des relations sociales. Les flics sont de mèche avec les revendeurs de clopes, de nombreuses personnes se promènent, équipées de façon paramilitaire : talkie-wakie, crâne rasé et on ne sait pas ce que contiennent leurs poches... Certains semblent avoir beaucoup appris (et pris) pendant la guerre...
Une conversation avec des militaires de la SFOR nous confirme ce sentiment : tout marche " au DM " et la hiérarchie militaire déconseille aux soldats de fréquenter un certain nombre de commerces, de jour en jour, la liste noire s'allonge.